Endless Story

Anellia s'était rendue en premier lieu à Poudlard, là où elle pensait qu'il était le plus urgent qu'elle soit. Après les informations récoltées, les témoignages, elle avait pu constater à quel point tout était différent. C'était comme si elle se réveillait et que tout avait changé. Sauf que...

A mesure que le temps avait défilé au château anglais, les évènements passés l'avaient rattrapée. Il était difficile de mettre des mots sur la culpabilité qu'elle ressentait, pour beaucoup de choses. Le nombre de morts, le nombre de blessés, le renvoi de Melle McWhite, la prise de pouvoir du Ministère sur son école, les gardiens... d'un point de vue général.
Et puis il y avait le reste. L'abandon de ses amis sans un mot, la nouvelle disparition d'Evan, la mort de... Elle n'avait pu se confier à personne à ce propos.

Profitant d'une semaine de vacance improvisée, elle avait à nouveau quitter son chez-elle, son école, pour revenir ici. A peine avait-elle franchit les grilles que les souvenirs avaient afflués comme des fantômes dont on ne pouvait se cacher. Il s'était passé tellement de choses dans cette maison, dans les mois qui avaient précédé les attrocités commises à Poudlard. Des mois qu'elle n'avait pas passé seule.

Le pas chancelant, elle avait remonté l'allée sans grande conviction. Elle savait pourquoi elle était là, pour ne pas être espionnée, pour se fondre dans sa solitude. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, elle fit le tour du jardin avant de pénétrer dans la maison. Chacun de ses pas marchaient dans les Siens. C'était la sensation qu'elle éprouvait, là, maintenant. Et pourtant Il lui était tellement absent.
Le vent faisait flotter ses longs cheveux bruns, une brise légère et rafraichissante. Il faisait beau en cette saison, il faisait chaud et humide en Chine.

En entrant dans la maison, elle avait déjà déboutonnée sa veste, elle la laissa tomber sur le sol sans interrompre sa marche et continua jusqu'au grand salon vide et en ce moment précis, si peu accueillant. Sa respiration s'accelera et elle du se contenir. Ce canapée sur lequel Il s'était assis, sur lequel Il lui avait longuement parlé, essayant de percer ses mystères, essayant de comprendre ses doutes et de trouver des solutions avec elle. Tant de soutien... elle se demandait encore pourquoi... et comment.

Et soudainement, elle se mit à courir. A courir vers la bibliothèque de la Résidence. Elle ouvrit la porte à la volée pour constater ce dont elle venait de se rappeler : le désordre. Des livres tombés des étagères, des marques de brûlure sur certains murs et d'autres ouvrages entassés et les uns sur les autres, ouverts sur la grande table centrale. Le reflet de recherches intensives et chaotiques. Des semaines interminables à étudier ici, à s'entrainer à l'improviste, à cracher du sang et à enflammer son adversaire.

Des frissons la parcoururent des pieds à la tête avec ce sentiment de nausée et de tristesse. Plus d'un an après le début de cette quête d'un Graal atteint par on ne savait quel coup de chance, tout se mélangeait dans la tête de la Serdaigle. Les larmes au bord de ses yeux brillants, elle se contenait comme elle le pouvait. Ce n'était pas ici qu'elle voulait Le pleurer. Mais où alors dans ce cas ? Y avait-il un bon endroit ?
Elle avait retenue sa peine à en mourir, mais aussi étrange que cela puisse paraître, Anellia avait besoin d'en faire son deuil, à défaut de pouvoir recommencer depuis le début, de pouvoir Le faire revenir.

Elle se précipita vers les livres et se mit à en feuilleter un à toute vitesse. C'est ça, elle devait le faire revenir. Pourquoi est-ce que ça ne serait pas possible ? Elle l'avait fait une fois, elle pouvait le faire encore non ?
Non. Au fond, elle en était consciente. Ce n'était pas possible.
Nély rentra les épaules, tremblante. Comment avait-elle pu s'attacher autant à quelqu'un qui n'existait pas ? Est-ce que c'état le désir d'avoir un appuie en toute circonstance ? Est-ce que c'était cette relation privilégier qu'elle n'avait jamais eu avec quiconque ? C'était impossible à dire. Elle-même n'y voyait pas clair.

Archer avait été son meilleur allié. Et elle, elle l'avait condamné.

Elle soupira, se désespérant elle-même. Il fallait qu'elle arrête de vouloir revenir en arrière, elle ne pouvait pas le faire. Il serait contre nature d'essayer, contre nature magique, ça chamboulerait tout et créerai trop de déséquilibres.

Ce besoin de la présence d'Archer n'était-il pas seulement dû à la solitude qu'elle ressentait dans ce château depuis son retour il y a quatre mois à peine ? Elle se trompait elle-même tous les jours en assument au mieux son rôle de préfète, comme elle le faisant avant... mais ce n'était plus comme avant. Ses relations sociales restaient de surface, elle savait ce qu'on murmurait aux détour des couloirs. Elle ne voyait plus ses amis, ceux qui avaient été ses amis.

Chacun suivait son chemin. Kuja, comme Temari qui passait aparemment trop de temps à son gout au contact d'un abruti fini et ingrat... Kaoru. Et Evan... elle l'avait attendu mais il n'était pas revenu.

Peut-être qu'elle non plus n'aurait jamais dû revenir. Anellia se le disait souvent. Elle se disait souvent que sa vie était belle, loin, là où elle tentait d'oublier. Mais le remord avait été plus fort. Elle le regrettait énormement. Encore une fois où elle aurait aimé troqué son humanité contre le vide total. Dans ces circonstances, son quotidien à Poudlard ressemblait à des travaux d'intérêts généraux. Pour expier ses fautes. Pas celles d'avoir lancé des sortilèges, celles de n'avoir pas essayé de les arrêter. Les consessions, un pour le bien de tous... elle avait refusé l'option et en avait vu les conséquences. Aujourd'hui, tous les jours, la terreur dans les yeux des plus jeunes, le plaisirs dans ceux des envoyés du Ministère.